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Orioxy / album: Tales

image © Thomas Perrodin
 
Tales
album 2010

Il était une voix... Une voix de fée, douce et mélodieuse, de l’hébreu pour nous mais c’est peut- être ce qui nous attire, toujours plus loin, au cœur de la forêt. Une voix de sorcière, c’est la fée qui laisse sourdre un grondement intérieur, feuler l’animale démence, elle qui a perdu son chemin, qui a perdu ses pieds. 

Orioxy nous chante six contes, six histoires brodées à la harpe avec des gestes de Belle au bois dormant. Les compositions de Yael Miller cultivent le fantastique, l’intriguant à force de transes, de climats capricieux, exotiques. Manu Hagmann plante des forêts de notes boisées, Nelson Schaer, plus moissonneur que batteur, égrène les sons sur le tamis de sa caisse claire ; la part belle est faite aux progressions instrumentales, toujours menées en groupe, à pas comptés, contés. 
Il était une voix, deux voix pour les deux morceaux de la plume de Julie Campiche, une berceuse en écho de boîte à musique et une valse lente, deux sculptures par accumulation qui me font penser à saluer la qualité du son, la minutie d’un mixage entreprenant. On croit y entendre d’émouvantes momies, qui susurrent leur mal du pays avec une féminité antique de vestale ou d’amazone, une économie de mouvement, une grâce dans ce souffle désertique qui s’apparente peut-être à l’« oriental oxygen », à l’orioxy.


Nicolas Lambert
Viva la Musica no 317 / oct. 2010

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